Encore beaucoup de brouillard, quelques signes positifs et un ambitieux projet d’avenir qui démarrera en mars 2013.

Tout d’abord une Bonne et Heureuse Année 2013 à tous les lecteurs !

Signes positifs

En ce début d’année 2013, certains signes encourageants laissent espérer des jours meilleurs que ceux connus en 2012. Le FMI estime que les décisions prises au sein de la zone euro au plus profond de la crise ont permis d’éviter le pire et que la zone euro est dorénavant mieux outillée pour faire face aux difficultés. Quelques indicateurs précurseurs et quelques enquêtes conjoncturelles en Allemagne affichent désormais plus d’optimisme qu’à la fin de 2012.

L’année 2013 a également démarré avec une nouvelle positive pour le Luxembourg, puisque mi-janvier, l’agence de notation américaine Standard and Poor’s a remonté la note du pays en termes de prévisions de « négative » à « stable » et a donc confirmé la note de triple A.

Certains autres éléments positifs se dégagent. L’enquête d’opinions auprès des ménages (BCL) fait ressortir un indicateur de confiance des consommateurs légèrement en hausse en décembre, tout en demeurant nettement en deçà de sa moyenne historique. Quant aux prix des produits pétroliers, ils diminuent pour le troisième mois consécutif, et baissent de 1,4%. Après plusieurs mois de baisses consécutives appréhendées via les enquêtes d’opinions menées auprès des entreprises, les indicateurs de confiance des professionnels de la construction (novembre), dans le commerce de détail et dans les services non-financiers (décembre), montrent une orientation plus favorable. Reste à espérer que ces signes avant-coureurs d’une évolution conjoncturelle plus favorable se confirmeront et se renforceront.

Encore beaucoup de brouillard

En attendant, la situation demeure mitigée. La balance courante des trois premiers trimestres de 2012 dégage un excédent de 1,9 milliard EUR, en baisse de plus d’un demi-milliard par rapport à la même période de l’année précédente. Le moteur du commerce extérieur, bien qu’il n’ait pas calé, tourne donc toujours au ralenti.

Le contexte sur le marché de l’emploi ne s’améliore pas encore, au contraire. Entre le 30 novembre 2011 et le 30 novembre 2012, le nombre de demandeurs d’emploi résidents était en hausse de 13% sur un an. Le taux de chômage poursuit sa progression pour s’établir à 6,4% en décembre 2012. Le chômage des jeunes affiche plus du double du taux précité. Cette tendance ne peut pas nous laisser indifférents et appelle à un train de mesure à la hauteur des enjeux.

La somme des bilans provisoires des banques s’élève à 759.364 millions EUR au 30 novembre 2012, soit à nouveau en baisse de 0,1% par rapport au mois d’octobre 2012. Entre les mois de novembre 2011 et de novembre 2012, la somme des bilans a chuté de 4,3%. Le poumon de l’économie luxembourgeoise n’est pas atteint d’asphyxie, mais néanmoins ne parvient pas, à l’heure actuelle, de renouer avec les taux de croissance du passé. Le nombre de banques (141 en janvier 2013) reste relativement stable dans une situation difficile. La diversification de la Place, et la promotion renforcée aux quatre coins du monde de son savoir-faire commence cependant à porter ses fruits. Une troisième grande banque chinoise vient d’annoncer qu’elle s’implantera au Luxembourg. C’est un signe encourageant et c’est surtout un effort qui doit être maintenu.

L’enquête mensuelle relative à l’activité industrielle au cours du 3e trimestre 2012 indique une stagnation (-0,3%) de la production industrielle par rapport au 2e trimestre (Statec). Le secteur industriel luxembourgeois semble faire face à davantage de difficultés que les branches industrielles des autres pays de l’UE, qui ont accru leur production en moyenne de 0,3% au 3e trimestre 2012. La dégradation de la compétitivité-coût et prix de l’industrie luxembourgeoise, sous toile de fonds de coûts salariaux dont le rythme de progression dépasse celui de la productivité, n’est pas étrangère à ce phénomène.

En somme, il reste probable que l’année 2012 se voit soldée par une croissance légèrement négative. Selon les premières estimations d’évolution du PIB en volume au cours du 3e trimestre 2012, ce dernier a en effet baissé de -0,1% par rapport au 3e trimestre de l’année 2011 et de -0,3% par rapport au trimestre précédent. Les évolutions pour les deux autres trimestres de 2012 ont également été révisées, passant de +0,1% à -0,3% pour le 1er trimestre et de +0,9% au lieu de +0,8% pour le 2e trimestre. Ainsi, fin 2012, notre niveau de production aura probablement été inférieur à celui atteint en 2007. 5 ans sans croissance – du jamais vu depuis la crise sidérurgique des années 1970 et 1980 – et une des principales causes des maux dont souffre le budget de l’Etat.

Il faut préparer ensemble l’avenir du Luxembourg !

En résumé, il devient apparent que les niveaux de croissance d’avant-crise ne seront plus atteints à moyen terme. Le contexte international (importance croissante des pays émergents, au détriment des grands blocs économiques traditionnels US, Europe, Japon, …) et l’environnement européen (concurrence accrue, régulation croissante des marchés financiers, …) changent fondamentalement, ce qui comporte des risques, mais également des opportunités pour notre pays. Pour limiter ces risques (et en réduire les effets négatifs potentiels sur les secteurs de notre économie) et pour saisir ces opportunités (et générer un effet multiplicateur positif pour les citoyens et les entreprises), le Luxembourg doit se réinventer et adapter sa gouvernance, son mode de fonctionnement et ses structures socio-économiques aux nouvelles donnes internationales. Il est vrai que beaucoup de décisions concernant notre pays sont prises à l’étranger, mais il nous reste néanmoins une grande latitude et une marge de manœuvre certaine pour façonner notre avenir de manière autonome et proactive. Entre construire l’avenir et le subir, il y a plus qu’une subtile différence.

Exploiter au mieux cette marge de manœuvre et préparer ensemble l’avenir, tel est le « devoir à domicile » incontournable à réaliser dès 2013 par le Luxembourg – citoyens, jeunes, pensionnés, salariés, entrepreneurs, autorités politiques…. Dans ce contexte, une plateforme d’échange et de dialogue, de création d’idées, de force de propositions et de discussion de solutions sera bientôt présentée au public, avec l’objectif justement de rassembler les citoyens luxembourgeois et étrangers autour d’un projet d’avenir. Cette initiative ouverte et participative, baptisée  « 2030.LU – Ambition pour le futur », sera présentée le 20 mars 2013 dans le cadre d’une grande conférence publique.

L’objectif est précisément de mettre des idées sur le devant de la scène pour en dégager avant la fin de l’année un manifeste avec des solutions possibles et nouvelles. Plus la société civile s’approprie du constat que l’avenir du Luxembourg reste à construire, plus il sera facile d’avancer des pistes de réflexion pour aborder les « casse-têtes luxo-luxembourgeois » traditionnels: le vivre ensemble, le logement, la cohésion sociale, la diversification économique, la transition vers une économie verte, l’innovation et l’entrepreneuriat… et j’en passe. Le modèle du dialogue social traditionnel, la tripartite, connaît depuis quelques années des difficultés et ne parvient pas à sortir le pays de sa léthargie. Il faut donc un effort plus global, plus représentatif, plus cohérent, plus courageux.

Pour l’ensemble des thèmes, la société civile, via l’initiative 2030.LU, peut faire la différence et inciter les responsables politiques à réformer et à préparer le pays pour qu’il puisse trouver des solutions à la hauteur des enjeux, et ce de manière participative, proactive et volontariste.

Je vous invite d’ores et déjà à me contacter (carlo.thelen@cc.lu ) pour y participer activement.

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