La prospérité économique, véritable socle des droits sociaux

En ce printemps 2021, et alors que la crise sanitaire et économique affecte encore durement l’Europe et le Luxembourg, la Commission européenne lance son plan d’action sur le socle européen des droits sociaux[1]. Nous pouvons nous féliciter que le Luxembourg, grâce à son modèle social performant, est bien positionné sur la plupart des 20 piliers[2] du socle des droits sociaux. Ces bons résultats imposent la grande responsabilité à ceux qui nous gouvernent de maintenir et, même d’améliorer, ce niveau de vie et cette cohésion sociale. La condition nécessaire pour atteindre cet objectif ambitieux dans un contexte de crise et d’âpre compétition entre les pays est le renforcement de la capacité des entreprises, PME et indépendants, à augmenter leur résilience, à adapter constamment leur plan d’affaires, à innover et à créer de l’emploi, de la richesse et de la valeur pour la société.

Continue reading

Profitability: A vaccine for companies

The vaccination campaign is faltering, and Luxembourg’s performance in this regard (compared with most other developed countries) is in flagrant contradiction with the evolution of its GDP. Indeed, while Luxembourg is still unable to increase the rate of vaccination of its population an absolute prerequisite for maintaining a certain degree of acceptance of the measures restricting individual and collective freedoms and for giving employees and companies a chance to emerge from this crisis – the Grand Duchy recorded a surprisingly solid economic performance at the end of 2020. In the fourth quarter of 2020, the GDP in real terms (seasonally adjusted) increased by 1.4% compared with the fourth quarter of 2019. Its quarterly evolution was 1.6% compared to the previous quarter.

Continue reading

La rentabilité : le vaccin des entreprises

La campagne de vaccination piétine et la performance du Luxembourg en la matière (par rapport à la plupart des autres pays développés) est en contradiction flagrante avec l’évolution de son PIB. En effet, si le Luxembourg n’arrive toujours pas à augmenter la cadence de la vaccination de sa population – condition sine qua non pour maintenir un degré d’acceptation des mesures de restriction des libertés individuelles et collectives et pour donner une perspective aux salariés et aux entreprises de sortir de cette crise – , le Grand-Duché a enregistré une performance économique étonnamment solide en fin d’année 2020. Au 4e trimestre 2020, le PIB en volume (corrigé des variations saisonnières) a augmenté de 1,4% par rapport au quatrième trimestre de 2019. Son évolution trimestrielle a été de 1,6% par rapport au trimestre précédent.

Continue reading

2021 : année décisive et des décisions

Début 2020, le choc a été aussi soudain qu’inattendu et l’année écoulée a été exceptionnelle à bien des égards : systèmes de santé et structures hospitalières sur-sollicités à cause du virus, mesures sanitaires, confinements de la population, recours massif au télétravail dans les secteurs où cela est possible, fermetures administratives d’entreprises, etc. Autant de mesures inédites !

Continue reading

Notre économie tourne bien, mais des nuages apparaissent à l’horizon

A première vue, l’économie luxembourgeoise se porte bien. Au cours du premier trimestre de 2018, le PIB en volume s’est accru de 5% environ en glissement annuel. Selon les projections du STATEC de mai 2018, le taux de croissance demeurerait d’ailleurs soutenu pour 2018 dans son ensemble et en 2019, avec respectivement +3,9 et +4,0%. Durant les six premiers mois de l’année et toujours sur un an, l’emploi total a quant à lui progressé de près de 4%. Peu de pays peuvent se prévaloir de résultats similaires, sauf éventuellement des économies émergentes ou en besoin de rattrapage économique. Or on peut difficilement accoler cette étiquette au Grand-Duché… Continue reading

Gouvernement(s) : quel bilan, quels défis, quels no-gos ?

Au moment où une législature s’achève, il me paraît judicieux de tirer un premier bilan de l’expérience gouvernementale. Une évaluation forcément incomplète à ce stade, car c’est souvent avec un certain recul – voire même un recul certain – que peut être correctement appréhendée une politique forcément multiforme et dont certains effets ne se dévoilent qu’au fil du temps. Un bilan nécessaire cependant, car il souligne les défis auxquels sera confronté le prochain Gouvernement, qui ne disposera certainement pas d’une éternité pour poser ses premiers jalons et mettre en œuvre les réformes requises.

Quel bilan ?

Il me semble qu’on puisse inscrire au crédit du Gouvernement actuel les initiatives liées notamment au « processus Troisième Révolution Industrielle », visant à favoriser une croissance plus qualitative, assise sur des gains d’efficacité plutôt que sur l’utilisation croissante de ressources non extensibles à l’infini (l’emploi frontalier, par exemple). Je note aussi la volonté de diversifier l’économie – en direction du spatial par exemple – et d’accroître son intensité en recherche et développement. Le tout a été mis en œuvre sans négliger la place financière, comme le montrent les efforts de promotion des Fintech et les actions accomplies afin de favoriser la transparence fiscale – qui sont essentielles autant pour la réputation internationale du Luxembourg que pour le fonctionnement au jour le jour de nos sociétés financières.

Continue reading

Retour vers le futur… du travail (ou comment former à des professions qui n’existent pas encore)

Selon la note de conjoncture de juin 2018 du STATEC, depuis 2013, le taux des postes vacants augmente tant au Luxembourg que dans l’ensemble de la zone euro, et ce, surtout dans les secteurs des services aux entreprises, des TIC et de l’Horeca. Pourtant, le Grand-Duché garde un taux de chômage avoisinant les 5,4% (taux similaire à celui d’avant-crise) avec quelques 15 000 personnes sans emploi. Si on enlève de ces chiffres l’impact du chômage frictionnel, c’est-à-dire le chômage « naturel »  issu de la transition et du délai nécessaire à une personne pour trouver un emploi, cela nous fait plus de 6700 personnes en recherche d’emploi. Il persiste donc un phénomène de divergence entre offre et demande sur le marché du travail qui prend ses racines dans un déséquilibre de compétences d’ailleurs identifié par l’European skills and jobs survey (ESJS) réalisé en 2014 dans les 28 Etats membres de l’Union Européenne[1].

Continue reading

Les fissures dans l’édifice de nos finances publiques

Le Gouvernement a récemment publié son traditionnel « Programme de stabilité et de croissance », valant pour la période 2017 à 2022. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes des finances publiques luxembourgeoises, avec un taux de croissance économique doublant de 2017 à 2018 en passant de 2,3 à 4,6%, un emploi croissant de plus de 3% par an, une Administration centrale enregistrant à nouveau des excédents à partir de 2021 pour la première fois depuis 2008, des investissements publics élevés, un renforcement des excédents du système de pension donnant lieu à une envolée des actifs du Fonds de compensation et une dette publique de moins de 20% du PIB en 2022. Continue reading

Crédits immobiliers : qui trop embrasse mal étreint…

Dans un rapport de novembre 2016, le Comité européen du risque systémique (CERS) avait mis en exergue certaines vulnérabilités du marché immobilier au Luxembourg et dans 10 autres pays de l’Union européenne[1]. Selon le CERS, le Luxembourg se caractériserait ces dernières années par la conjonction d’une hausse soutenue de l’endettement des ménages et d’une forte progression des prix immobiliers. Continue reading

Finances publiques : entre prudence et dynamisme

Le 2 février 2018, soit quelques semaines à peine après l’entérinement par la Chambre des Députés du budget 2018 (le 22 décembre 2017), le Ministre des Finances a présenté une actualisation de la situation des finances publiques. Cette présentation, dont je tiens à saluer le principe car elle est gage de transparence, n’est pas passée inaperçue. Elle met en exergue une situation apparemment excédentaire de l’Administration centrale, qui aurait dégagé à la fin décembre 2017 un surplus de 364 millions EUR en 2017, alors que le budget voté par la Chambre des Députés le 22 décembre tablait sur un déficit de 880 millions pour l’année 2017. Continue reading