A année particulière, procédure budgétaire particulière. Comme tous les 5 ans, et ce en raison des élections législatives, du 8 octobre cette année, la Chambre des Députés a été saisie d’un budget de transition avec des « douzième provisoires »1. A quelques exceptions près, les crédits budgétaires provisoires pour les 4 premiers mois de 2024 correspondent aux 4/12e des crédits votés de 2023. Les dépenses nouvelles non incluses dans le budget voté pour l’année 2023 sont donc proscrites. Cette procédure peut donc être qualifiée de relativement mécanique. S’il ne fait donc pas beaucoup de sens à ce stade d’en tirer des conclusions budgétaires et financières, dans le contexte géopolitique et macroéconomique actuel, il est néanmoins opportun de rappeler que les finances publiques ne sont pas seulement un garant de la confiance envers l’économie et le moteur du développement des infrastructures, mais qu’elles font face à de nombreux défis et contrevents. Pour faire court : il est nécessaire d’agir sans attendre, sur le fond et sur la forme2.
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The duty to seduce
In the run-up to elections, the various political parties’ programmes tend to include proposals whose medium- and long-term cost to society and taxpayers, as well as the associated sources of funding, aren’t clearly defined. Sometimes simplistic solutions are put forward, such as making capital or legal entities contribute more. Occasionally, the argument is put forward that in Luxembourg, taxing labour and individuals is a greater burden than taxing capital and companies. This clearly misleading idea stems from a biased analysis of the direct and indirect tax contributions of economic players and of Luxembourg’s current attractiveness in terms of taxation for legal entities and companies. The idea is also based on the mistaken conviction that investors who have chosen the Grand Duchy will subsequently be unable to move to where the grass is greener. More than any other European Union member state, Luxembourg’s prosperity depends on its ability to attract foreign talent and investors.
Continue readingLe devoir de séduction
En période pré-électorale, les programmes des différents partis politiques comportent souvent des propositions dont le coût à moyen et long terme pour la société et les contribuables et le financement afférent ne sont pas détaillés. Parfois, des solutions simplistes sont avancées, comme une mise à contribution plus importante du capital ou des personnes morales. Et parfois, l’argument est avancé qu’au Luxembourg, l’imposition du travail et des personnes physiques serait plus lourde que celle du capital et des entreprises. Il s’agit là sans aucun doute d’une chimère qui repose sur une analyse biaisée de la contribution fiscale directe et indirecte des acteurs économiques et de l’attractivité actuelle du Luxembourg quant à la taxation des personnes morales et des entreprises.
Continue readingThe reforms we need to become more attractive and competitive
Attractiveness and competitiveness are two sides of the same coin. Good performance and a favourable ranking on these two indicators are pre-requisites for strong and steady corporate growth. This is especially true within the Luxembourg economy, which is small in size and particularly outward-facing. One indicator with a direct influence on companies’ performance and the attractiveness and competitiveness of an economy is productivity.
Continue readingAttractivité et compétitivité : des réformes nécessaires !
L’attractivité et la compétitivité sont deux concepts indissociables. Une bonne performance et un classement privilégié de ces deux indicateurs sont vitaux pour le développement sain et continu des entreprises, et surtout au sein de l’économie luxembourgeoise, de taille restreinte et largement ouverte sur l’extérieur. Un indicateur influence directement la performance des entreprises et l’attractivité et la compétitivité d’une économie : il s’agit de la productivité.
Continue readingWie der Übergang zu einem nachhaltigen Wirtschaftsmodell gelingen kann
Schließen sich Suffizienz und Wachstum zwangsläufig aus? Ist der Übergang zu einem nachhaltigeren und verantwortungsbewussteren Wirtschaftsmodell ohne Wachstum überhaupt möglich? Carlo Thelen über die künftige Gestaltung des Wirtschaftsmodells in Luxemburg.
In den vergangenen Jahren scheint die Zahl der Wachstumsgegner sprunghaft angestiegen zu sein. In der öffentlichen Meinung gilt Wachstum heute als Hauptursache für eine ganze Reihe zivilisatorischer Übel, wie die Umweltzerstörung, der Klimawandel, die Schere zwischen Arm und Reich, die hohen Wohn- und Energiekosten, die täglichen Staus, der gesteigerte Druck in der Arbeitswelt, die gesellschaftliche Verwahrlosung oder die Wohnungsnot. An allen großen Herausforderungen soll das Wachstum schuld sein.
Continue readingInflation and indexation: a diabolical combination
Recent forecasts from the international institutes predict that advanced countries will see hardly any growth at all in 2023, but that activity will bounce back in 2024. The main reasons for this pause in growth for the current year are: the lag in the effects of soaring energy prices, which have eroded household purchasing power and corporate profitability; and the impact of rising interest rates, which have reduced household consumer spending and investment.
In the current tense and unpredictable geopolitical situation, Luxembourg is also expected to see a similar scenario: a slowdown in activity in 2023, a rebound in 2024, and then a stabilisation of the rate of expansion at around 3%, according to STATEC[1]. Unemployment is forecast to increase slightly over the entire period, while inflation would only return to normal levels from 2025. Moreover, if policy remains unchanged, public finances would be marked by an unprecedented deficit, estimated at -2.2% of GDP in 2023. In the run-up to the tripartite committee meeting on 3 March, a few months before the general election, political measures with a significant impact on public spending can be anticipated. If these measures prove unselective, their effects would be inefficient and their costs to the community and future generations would be extremely high, putting additional pressure on State finances.
Continue readingInflation et indexation, ce couple infernal
Inflation et indexation, ce couple infernal
Selon les récentes prévisions des instituts internationaux, l’activité dans les pays avancés devrait à peine augmenter au cours de 2023, puis rebondir à partir de 2024. Principales causes de cette pause dans l’expansion pour l’année en cours : les effets retardés de la flambée des prix de l’énergie, qui ont entamé le pouvoir d’achat des ménages et la rentabilité des entreprises, ainsi que les impacts de la hausse des taux d’intérêt, qui se traduisent par une baisse de la consommation des ménages et de l’investissement.
Dans la situation géopolitique actuelle toujours tendue et imprévisible, le Luxembourg devrait connaître également un tel scénario : un ralentissement de l’activité en 2023, un rebond en 2024, puis une stabilisation du rythme d’expansion aux alentours de 3%, selon le STATEC[1]. Le chômage devrait s’accroître légèrement sur toute la période tandis que l’inflation ne se normaliserait qu’à partir de 2025. En outre, à politique inchangée, les finances publiques seraient marquées par un déficit inédit, estimé à -2,2% du PIB en 2023. En amont de la tripartite du 3 mars prochain, à quelques mois des élections législatives, on peut s’attendre à des mesures politiques ayant un impact important sur les dépenses publiques. Si ces mesures manquaient de sélectivité, leurs effets ne seraient que peu efficients et leurs coûts pour la collectivité et les générations futures seraient très élevés, ajoutant une pression supplémentaire sur les finances de l’Etat.
Continue readingAn electoral year in a context like no other
Forecasting is not an exact science, but in economics it is an indispensable exercise. Anticipating trends in order to make the best decisions (especially political ones) at the right time is of the utmost importance. The work of prediction draws on the lessons we have learned from the past and the challenges posed by the present.
At the start of this year, the Council of the European Union’s analysis and research team compiled and summarised some 20 predictive studies for 2023 carried out by various media outlets, research institutes, think tanks and insurance companies from around the world. This is valuable work, as it gives us an overview of the challenges we face.
Continue readingUne année électorale pas comme les autres
La prospective n’est pas une science exacte, mais un exercice indispensable en économie. Il est primordial d’anticiper les tendances pour prendre les meilleures décisions, notamment politiques, au bon moment. Ce travail de prospective se nourrit de ce que le passé nous a appris et de ce que le présent nous offre comme défis.
En ce début d’année, l’équipe d’analyse et de recherche du Conseil de l’Union européenne a compilé et synthétisé une vingtaine d’études prospectives pour 2023 réalisées par différents médias, instituts de recherche, think tanks, ou compagnies d’assurance du monde entier [1]. Un travail précieux, parce qu’il offre une vision globale des défis qui nous attendent.
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